Princesse des jardins,
que fais-tu si loin de chez toi ?
Au beau milieu du maïs, du blé et du colza ?
Princesse esseulée,
est-ce un oiseau qui t’a porté ?
Ou peut-être le vent ?
Qui t’a donc amené ?
Princesse des jardins,
seule, aguichant l’œil du passant,
te cueillir me semble bien tentant,
te cueillir pour ôter
l’incongrue,
la malvenue.
T’arracher de là où tu es née.
Si je te cueille,
si je ne prends que ta beauté,
tu meurs,
mais si je te replante,
avec tes racines,
parmi tes sœurs,
tu perdras
ton attrait,
l’insolite,
le charme discret
et pourtant tapageur
de la fleur s’érigeant
parmi les épis de blés.
Tu deviendras commune,
semblable à toutes les autres,
semblable parmi tes semblables,
indiscernable.
Avant que ma main
ne t’aide à choisir ton chemin,
que veux-tu,
Princesse des blés,
partir ou bien rester ?
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